Attaque contre le Crédit Agricole...

J'avais bien préparé mon coup:

Réunion du crédit Agricole organisé par la caisse régionale du C.A. Entrée: petits fours, pétillant, jus de pomme, etc. Ensuite, conférence-débat. Sujet:
CONTRE L'AGRI-BASHING (titre du mail m'y invitant).
Donc j'y vais avec mon t-shirt.
Pendant le cocktail, j'ai déjà pu jauger le niveau d'anglais de mes confrères. C'est quoi le Green Washing ? Heu, oui bon. J'vais pas en vendre des masses de t-shirt, c'est sûr. Mais ce n'est pas pour ça que je suis venu. J'avais minutieusement préparé mon plan.
Donc voilà qu'on entre dans la salle des "débats".

Ma bombe thermo nucléaire dans la poche était destinée au premier ponte du Crédit à qui je pourrais clouer le bec. J'ai vite senti que ça n'allait pas être possible, puisque le ponte en question n'est resté que 5 minutes avant de s'éclipser. L'animateur, vieux routier des medias dont vous connaissez tous la trombine, prend sa place.

Là je me dis: plan B. Heureusement j'avais prévu un plan de rechange.

Au bout d'une heure, l'expression anti-bashing n'ayant été prononcée qu'une fois au tout début, je décide d'attaquer sur le thème récurrent, c'est-à-dire ce qui ressort des discours à la tribune: "COMMENT S'ADAPTER AUX ATTENTES SOCIETALES".
Hé oui, on été passé de "Contre" à "Comment faire avec"  

La grosse arnaque.

Qu'à cela ne tienne, j'arrive enfin à choper le micro et là je sors le bazooka de la poche de mon cuir. Je commence mon argumentaire et en résumé, je dis ça:
"Pourquoi faudrait-il s'adapter aux attentes sociétales (zero phyto etc) quand ces attentes sociétales sont bâties sur la désinformation du public ?"
BOUM ! Nombreux murmures dans la salle.
Là l'animateur comprend tout de suite que je suis entrain de lui couper l'herbe sous le pied et que sa journée est en train de se transformer en 18 juin 1815 dans une plaine de Belgique.
HOP, ni une ni deux, il profite de la pause dans mon intervention pour dire (il est rusé le gars): Bon, est-ce que un de nos trois invités peut répondre ? Veuillez rendre le micro SVP.
ET là comme un con je rends le micro. Je suis bien élevé faut dire, au lieu de l'assommer avec. Me contentant juste de dire "Ha mais j'ai la réponse vous savez" au lieu de développer. Fatal error.

Bref, si je ne suis pas mécontent de mon effet, j'aurais préféré participer à une conférence-débat comme prévue, plutôt qu'une messe.
Surtout que les invités qui m'ont répondu n'ont pu qu'approuver du bout des lèvres ce que j'ai dit, en précisant, avec un air un peu pincé, que Ouais, j'avais raison mais qu'il fallait faire avec.
Ben ce sera sans moi les gars.

ah ! " sadapter" le grand mot est lâché........... je l'ai entendu de bayrou en 96  déjà à Pau. "Il faut que les paysans s'allegent " dixit........

S'adapter, nous ne faisons que ça dès notre naissance jusqu'à notre dernier soupir!

Après nous sommes bien d'accord certaines fois il faut taper des deux poings sur la table et argumenter.

Souvent ça ne sert à rien car une individualité ne pèse pas lourd face à la mer...de dans laquelle nous vivons

C’est déjà pas mal, pas évident de prendre la parole face à un public.

béret vert découvre le fonctionnement de la ruche "politiquement correct" face à un frelon normandistique prêt à balancer le venin !!!

fallait emmener patogaz avec vous on aurait gagné 10 minutes de blasphème !!!

En tous cas bravo BV , c'est tres courageux !!!

Merci au nom de nous tous agri, BV. Vous n'avez pas gagné la guerre qui nous est livrée contre le grand déclin agricole mais c'est avec la grandeur d'esprit et d'interventions comme la votre que nous nous sentons moins ridicules ds cette bataille de l'agribashing.
Merci encore!

Bravo BV
Il m'est arrivé une fois de jeter un pavé dans la marre au cours d'une réunion mais vu que c'était trop provocateur et pas dit avec des pincettes c'est moi qui ai failli de me faire lyncher par l'assemblé d'agri qui ont retourné leur veste en soutenant les huiles .
C'est le problème quand on leur crache la vérité à la figure les agris aiment pas même si à la sortie ils approuvent c'est juste une histoire de vent

Je me suis comporté comme un bleu. Une fois lançé j'aurais dû conserver le micro au moins cinq minutes, car j'avais parfaitement préparé mon speech (pour pas être lynché justement).
Manque d'expérience, donc. Ha, quel con !

Mais bon, j'ai remarqué que les intervenants n'avaient plus la foi après ça. Je les ai senti fébriles.

la graine  est semée , c est le principal ........

Merçi BV. J’avoue que ta question est parfaite. On se laisse dicter le métier sur de l’intox totale. 
Si tu m’y autorises je n’hésiterai pas à ressortir ta phrase

bon boulot BV 

Respects Mr Beret Vert !!!

Respect BV, tu est tombé face à un pro de la communication. Il faut apprendre de ses erreurs... Bel essai qui mérite d’être transformé une prochaine fois

un genre de grand débat , même le droit a la parole est bannis ( pirouette du micro ) et quand les estomacs sont gavés il est l heure de rentrer   .

Manutimael a écrit:Merçi BV. J’avoue que ta question est parfaite. On se laisse dicter le métier sur de l’intox totale. 

Le problème, c'est que la formulation sous forme de question est un tour de rhétorique: on développe un argument et paf on conclu provisoirement par une question en ménageant un silence derrière pour appuyer son effet sur l'auditoire… avant d'enchaîner avec une réponse soigneusement préparée.

Sauf que là, le pro de la com' en face de moi s'est saisi du silence pour envoyer un sbire  m'arracher le micro des mains.  
Ca aurait pu fonctionné si j'avais été à la tribune.

Tu pouvais aussi garder le micro et la parole en developpant . 
Un petit geste de la main au type qui viens reprendre le micro pour lui signifier que tu le garde et hop

L’idéal c'est d'être plusieurs éparpillé dans la salle. On fait comme ca en AG coop. Ca leur fait mal 

Béret vert a écrit:Je me suis comporté comme un bleu. Une fois lançé j'aurais dû conserver le micro au moins cinq minutes, car j'avais parfaitement préparé mon speech (pour pas être lynché justement).
Manque d'expérience, donc. Ha, quel con !

Mais bon, j'ai remarqué que les intervenants n'avaient plus la foi après ça. Je les ai senti fébriles.

c'est ça l'entrainiment à l' art de la guerre

Très peu de gens maitrise l'art de communiquer dans ce genre de contexte, si il y a une pointure dans la salle, on peu se faire déstabiliser et ridiculiser sans pouvoir renvoyer la balle, perso je ne m'y risquerai pas. Decerle l'oncle à Jérémy est un mastodonte dans ce domaine, même les Préfets ou directeur de DDT en on peur. Ce personnage  me dé-becque dans sa façon d'imposer ses idées, c'est ce que appel un voyou en colle blanc, il s'est servi du syndicalisme pour arriver à ses fins.  Un véritable prédateur pour les paysans au final. 

les finistériens avaient alexis gourvennec ! certains l'appréciaient et d'autres pas ! mais il faut reconnaître que c'était un orateur hors pair !

seguim a écrit:

Béret vert a écrit:Je me suis comporté comme un bleu. Une fois lançé j'aurais dû conserver le micro au moins cinq minutes, car j'avais parfaitement préparé mon speech (pour pas être lynché justement).
Manque d'expérience, donc. Ha, quel con !

Mais bon, j'ai remarqué que les intervenants n'avaient plus la foi après ça. Je les ai senti fébriles.

c'est ça l'entrainiment à l' art de la guerre

Il est ou BV?

+1

Il s'est désinscrit a cause du post sur l'art de la guerre j'ai l'impression 

Oui je ne comprends pas 

Son post s'est fait polluer et ne pouvait pas rester visible au tout venant !

Il est encore partit ? Un peu soupe au lait le monsieur ! Il a des idées assez extrémistes mais ne supporte pas la contradiction .
Dommage quand même