La reine magot

par Invité Jeu 08 Déc 2011, 19:05

La reine magot.

Avant d’en venir à la reine, laissez-moi vous entretenir du roi un instant.

Avant-hier sur FR3 il y avait « Le pouvoir fracassé » un téléfilm sur Louis XI, fameux roi surnommé « l’araignée » qui avait réussit à force de ruse et de patience à unifier le royaume de France, en mettant les ducs et les chevaliers au pas.

Le service public a cette qualité de faire revivre avec des téléfilms fort bien composés des pages de notre histoire ou de notre littérature sans les dénaturer.

Ayant consulté quelques critiques avant de visionner ce film, j’imagine que l’audience en a été calamiteuse. De même que pour le film V comme Vendetta, cette œuvre qui n’a pas la même ambition subit le même reproche des scribouillards de magazines TV. Qualifié de bavard, à cause des dialogues, pourtant nécessaires à dénouer le canevas de l’intrigue qui est tout sauf simplette et dans le cas du téléfilm fait honneur à la vérité historique sans la déformer plus qu’il n’est raisonnable, et d’ampoulé, probablement pour la même cause, l’usage d’une langue française formidablement précise et subtile où chaque mot a sa place. Un seul exemple, cette répartie de Louis XI ( Jacques perrin) vieillard au milieu de ses assassins : « Ma mort n’est en effet qu’une supposition ».

Donc tout pour déplaire aux fanatiques admirateurs de la reine Margot, un autre film encensé par la critique et multidiffusé qui ne tient que par une interprétation sommes toutes honorable de la sexy Isabelle Adjani.

Je n’ai pas pu résister à établir la comparaison entre ces deux films moyenâgeux. Si « Le pouvoir fracassé », tourné en vingt jours seulement relève de l’intrigue et du Thriller, « La reine margot » tient de la soirée costumée dans une boîte homo du Marais.

Dans la reine Margot, Daniel Auteuil, plus postillonnant que jamais, incarne un Henri IV qui doit en découdre avec la reine mère, ses pairs et quelques princesses mais lesquels et pour quels motifs ? La réalisation est tellement confuse que l’on ressort du film en ayant l’impression d’avoir assisté à un remake de la guerre des boutons en plus sanguinolent. Ce block-buster est un véritable massacre, non parce qu’il se déroule pendant la Saint Barthélemy mais par l’ambiance de fin de soirée d’orgie dans laquelle il patauge de bout en bout, ce qui a garanti à Patrice Chereau, l’auteur et réalisateur de théâtre responsable de la mise en scène, un succès à la fois critique et d’audience. L’intrigue ramenant tout à des petites ambitions personnelles et plutôt malsaines où tout le monde couche avec tout le monde et s’entretue gaiement en remuant du popotin. Miguel de Bosé en Duc de Guise n’étant pas le dernier à minauder du fion, ce qui ne lasse pas d’intriguer l’amateur d’Histoire qui voyait en ce pair de France un fervent catholique, le pompon revenant aux princes Pascal Gregory et Julien Rassam. Pour couronner le tout, les dialogues sont incomprehensibles pour qui n’a pas obtenu son doctorat d’Histoire au Collège de France tellement ils font références à des connaissances que le commun des mortels n’a et n’aura jamais. De quoi en perdre son latin même pour un professeur d’Histoire. Tout ce grand monde du début à la fin est plongé dans une perpétuelle agitation que l’on soupçonne les acteurs de s’être envoyé des rails de coke avant chaque prise histoire de se mettre au parfum.

Gaëlle Bona ( Jeanne de France) :
https://www.youtube.com/watch?v=3Wd6J5qsnos
Interview du réalisateur du « Pouvoir fracassé »:
https://www.youtube.com/watch?v=-9QBpVIVYF0