10500 Truies

ca en fait du porcelet

mercredi 29 février 2012

Ce sera la plus grande « maternité » porcine européenne. Du jamais vu, même en Allemagne. Dans le château de la famille du vainqueur de Waterloo, on prépare la contre-offensive. Au nom du bien-être animal.
Wietzow. De notre envoyé spécial

L'ombre de Blücher, le vainqueur de Waterloo rôde toujours dans la solitude glacée des allées du parc. Insistante et militaire. Mais aujourd'hui, à Wietzow, le maître des lieux livre un conflit à l'issue incertaine. Jörg Kröger affronte une armée de truies dirigées par Adriaan Strathof, un homme d'affaires hollandais. Les portes claquent, le ton monte dans ce village perdu du nord-est de l'Allemagne, en ex-RDA.

Dans quelques mois, la plus grande « maternité » porcine européenne devrait entrer en service. Et les habitants se déchirent. « Les 10 500 truies mettront bas 250 000 porcelets par an et produiront 60 000 tonnes de lisier. On n'est plus dans l'agriculture mais dans l'industrie. On ne peut pas élever des animaux comme on produit des voitures », se désole Jörg Kröger. En comparaison, les plus gros élevages bretons de truies comptent un peu plus d'un millier d'animaux.

Retiré des affaires, le châtelain a d'abord accusé le coup. Venu de Lübeck avec sa femme, il pensait avoir trouvé la paix, au milieu des bois et des étangs. « J'ai tout de suite eu un coup de coeur pour ce château qui avait appartenu à la famille de Blücher. Je l'ai acheté et restauré pour développer du tourisme rural. Avec ce projet, Adriaan Strathof va faire fuir les visiteurs. C'est une catastrophe pour toute la région », ajoute-t-il.

Des fenêtres de la propriété, le paysage dévale en pente douce. Au loin coule une rivière où il fait bon se rafraîchir en été. En février, les visiteurs se font rares et le temps se dilate. « L'hiver, à l'exception de Noël et du Nouvel an, on se contente d'attendre l'été », glisse-t-il avec un sourire. Poursuivre les travaux de restauration de la propriété, rentrer du bois. Ici, il y a toujours quelque chose à faire.

Il y a surtout cette bataille à gagner. Une guerre de tranchées qui comme souvent désormais se livre sur Internet. Jörg Kröger a commencé par rallier à sa cause les défenseurs de la cause des animaux. Des activistes redoutables, prêts à tous les coups d'éclat pour se faire entendre. Leurs commentaires incendiaires alimentent le conflit dans les forums dédiés au bien-être animal. Sur place, les mots font mal et on vient parfois aux mains.

Guerre de tranchées

Le maire, lui, se désole. Propriétaire d'un restaurant, le Storchenbar, Franck Karstädt a porté auprès de ses administrés ce projet. Heureux d'installer une entreprise et de contribuer à la création d'emplois. Ici, en Mecklembourg-Poméranie, les jeunes diplômés désertent la campagne. Ceux qui restent pointent au chômage : 17 %, contre 6,8 % dans le reste du pays.

« Bien sûr que c'est normal d'avoir des animaux. Nous sommes à la campagne, se défend Jörg Kröger. Je n'aurais rien contre une maternité avec 1 000 ou même 3 000 truies si les animaux sont bien traités. Là, on change de monde. » À Berlin, élue du Linke, un parti de gauche au Bundestag, Kirsten Tackmann partage ce sentiment. « En élevage, il faut éviter deux écueils : les trop petites installations et les trop grandes. Si demain, il y a un pépin sanitaire dans cet élevage avec 10 500 truies, ce sera une catastrophe. Sans parler de la pollution de l'eau et de l'air. »

Sur place, les cochons sèment la discorde et Jörg Kröger ne désarme pas. Chaque lundi, en fin d'après-midi, sous le soleil, la pluie ou la neige, il rassemble un petit noyau d'opposants sur le site en construction. Face à des vigiles renforcés par des chiens, il fait le point des actions engagées. Comme ces croix roses placardées en signe d'opposition sur les façades des maisons. La plus grande a été installée face à l'église. D'autres ont suivi.

Un référendum citoyen organisé récemment illustre ce basculement. « 400 personnes ont le droit de voter. 280 ont signé contre », se réjouit Jörg Kröger.

Adriaan Strathof, l'homme d'affaires hollandais, ne dit rien. Il ne commente pas et n'a pas donné suite à notre mail. Pas pressé non plus d'expliquer son itinéraire. Selon le magazine allemand Spiegel, Adriaan Strathof a déjà subi les foudres des défenseurs de l'environnement dans son pays. Et a dû migrer. Il pensait avoir trouvé une terre d'asile dans le nord-est de l'Allemagne. C'est raté. Des éleveurs eux-mêmes, comme ce professionnel rencontré à Brême à la tête d'une exploitation de 3 000 porcs charcutiers, s'inquiètent de cette course au gigantisme.

Les équipes de télévision se succèdent désormais au pied du château. Et l'affaire est devenue un sujet de société en Allemagne. Au moment même où le Danemark, qui préside pour six mois l'Union européenne, a décidé de faire du bien-être animal l'une de ses priorités

Va falloir une sacree tonne a lisier
Il faudrait faire un lisioduc de cette "usine" aux cerealiers de la plaine francaise.

quand je vois se qui ce passe dans le GERS

après un rapide calcul ca nous fait 900 porcelet par jours

pour moi ça ne s'appelle plus de l'élevage ; c'est un autre monde, une autre conception de la production animale totalement industrialisée,et démesurée, dans laquelle l'animal, comme l'homme sont transformés en machines. Peut être qu'il y a des business mann qui se sentent pousser des c... parce qu'ils jouent à "j'en ai une plus grosse que toi(porcherie)" mais je trouve ça grotesque et ridicule.
Peut être que le sens du métier d'éleveur est déja perdu quand on a 500 truies en cages dans une porcherie, alors 10 500, ce n'est jamais que 21 fois plus, et pourquoi pas 50 ou 100 ou 1000 fois plus ...??
Eleveur ce n'est pas qu'un bisness, ce n'est pas que produire des tonnes de viande et de merde (lisier, je précise ), c'est vivre avec des animaux, travailler avec des animaux, dans un rapport où il y a l'homme avec sa tête, ses mains, son corps, sa sensibilité et des truies avec leur instinct, leur comportement. Là c'est l'homme machine exploité, exploitant l'animal machine.
De paysan on a voulu nous faire croire qu'on deviendrait des "agri-managers", la ce serait plutôt "agri-prolétaires".
Ce qui est cocasse, c'est que le système capitaliste poussé à l'extrème arrive au même résultat que le système communiste : la mort des paysans, l'industrialisation de la production de nourriture.
L'homme ne vit pas que des choses, mais du sens des choses , écrit St Exupéry ; en laissant les industriels transformer notre métier, nous y avons perdu notre âme, en plus d'y perdre notre liberté et de nous ruiner.
Finalement, si la ruine economique accompagne la ruine morale, ce n'est pas étonnant ; c'est un peu "la tour de Babel, version moderne".
La base de la sagesse de notre métier,c'est le sens de la mesure ; quand on s'étourdit dans la démesure, on finit par s'écrouler, comme le colosse aux pieds d'argile.

personnellement, je vois pas où est le problème de l'environnement:
10500 truies, ca ferait un plan d'épandage de combien d'ha? 10000???

il leur suffit de monter une usine de bouchons et ils vendent toute leur merde en France!!! ca change quoi??? même si ca sortait d'un digesteur, bcp d'électricité de produite et la chaleur pour déshydrater la merde et l'envoyer dans les fermes bio!!!

C'est con mon truc?

y a combien de salaries dans un bouccan comme ca

ericsimon a écrit:pour moi ça ne s'appelle plus de l'élevage ; c'est un autre monde, une autre conception de la production animale totalement industrialisée,et démesurée, dans laquelle l'animal, comme l'homme sont transformés en machines. Peut être qu'il y a des business mann qui se sentent pousser des c... parce qu'ils jouent à "j'en ai une plus grosse que toi(porcherie)" mais je trouve ça grotesque et ridicule.
Peut être que le sens du métier d'éleveur est déja perdu quand on a 500 truies en cages dans une porcherie, alors 10 500, ce n'est jamais que 21 fois plus, et pourquoi pas 50 ou 100 ou 1000 fois plus ...??
Eleveur ce n'est pas qu'un bisness, ce n'est pas que produire des tonnes de viande et de merde (lisier, je précise ), c'est vivre avec des animaux, travailler avec des animaux, dans un rapport où il y a l'homme avec sa tête, ses mains, son corps, sa sensibilité et des truies avec leur instinct, leur comportement. Là c'est l'homme machine exploité, exploitant l'animal machine.
De paysan on a voulu nous faire croire qu'on deviendrait des "agri-managers", la ce serait plutôt "agri-prolétaires".
Ce qui est cocasse, c'est que le système capitaliste poussé à l'extrème arrive au même résultat que le système communiste : la mort des paysans, l'industrialisation de la production de nourriture.
L'homme ne vit pas que des choses, mais du sens des choses , écrit St Exupéry ; en laissant les industriels transformer notre métier, nous y avons perdu notre âme, en plus d'y perdre notre liberté et de nous ruiner.
Finalement, si la ruine economique accompagne la ruine morale, ce n'est pas étonnant ; c'est un peu "la tour de Babel, version moderne".
La base de la sagesse de notre métier,c'est le sens de la mesure ; quand on s'étourdit dans la démesure, on finit par s'écrouler, comme le colosse aux pieds d'argile.

absolument d'accord sur le fond et de plus joliment ecrit ...

pierraug a écrit:personnellement, je vois pas où est le problème de l'environnement:
10500 truies, ca ferait un plan d'épandage de combien d'ha? 10000???

il leur suffit de monter une usine de bouchons et ils vendent toute leur merde en France!!! ca change quoi??? même si ca sortait d'un digesteur, bcp d'électricité de produite et la chaleur pour déshydrater la merde et l'envoyer dans les fermes bio!!!

C'est con mon truc?

retour au servage !!

y a plein de gens qui s en rejouissent

pierraug a écrit:personnellement, je vois pas où est le problème de l'environnement:
10500 truies, ca ferait un plan d'épandage de combien d'ha? 10000???

il leur suffit de monter une usine de bouchons et ils vendent toute leur merde en France!!! ca change quoi??? même si ca sortait d'un digesteur, bcp d'électricité de produite et la chaleur pour déshydrater la merde et l'envoyer dans les fermes bio!!!

C'est con mon truc?

ca fait des dizaines d'années que l'on peut dehydrater les lisiers des grosses unités, alors non ce n'est pas con ce que tu dit
pour moi c'est plus la question de savoir, nous agriculteurs ou on va, comment on y va et surtout dans quel etat on va arriver... enfin les survivants.......

oui, les questions d’étique (si on peut parler de ca) et de vraie Agriculture sont plus d'actualité!!!

je croyais que l'objectif de la cee ,en faisant la guerre aux petits elevage breton (avec la complicité des ecolos locaux )etait de mieux repartir les elevages en europe !!!
je n'avais jamais compris que c'etait pour tout rapatrier en allemagne et encore moins de cette manière
j'ai du louper un episode du feuilleton !!
ca demande des eclaircissements cette manière de faire!!

pfff c est débile tous sa quand je vois les porchet qui pleure de leur prix , faut savoir

un copain développe en ukraine des élevages porcins , l'objectif est de 25000 truies NE par site , il finit actuellement une tranche de 5000

kerfanch a écrit:un copain développe en ukraine des élevages porcins , l'objectif est de 25000 truies NE par site , il finit actuellement une tranche de 5000

bein!!! j'etais loin avec mes 80 truies NE

kerfanch a écrit:un copain développe en ukraine des élevages porcins , l'objectif est de 25000 truies NE par site , il finit actuellement une tranche de 5000

j'ai aussi entendu parler de projets gigantesque la bas !!!
les gros equipementiers et porteurs de projets bzh sont sur place !!!
les espaces sont la ,la m-o a vil prix egalement !!!
ca craint un peu pour l'elevage en france !!
perso je les verrai bien encore plus gigantesque !!!a moins que la bas, le sanitaire soit irreprochable !!
en pologne j'ai aussi vu des poulaillers en rafale cote a cote !!de la voiture j'avais du mal a les compter et surtout a jauger les longueurs des batiments !!!
pas etonnant que le commissaire polonais fasse la chasse aux nitrates en france !!!
l'objectif ne serait t'til pas de donner le coup de grace a l'elevage en france

il fait le bonheur des sélectionneurs , multiplicateurs ( 400 cochettes et 150 verrats pendant son dernier séjour en france ) et des fabricants de matos ( rapidex , tuffigo ....)

hermine 22 a écrit:
pas etonnant que le commissaire polonais fasse la chasse aux nitrates en france !!!
l'objectif ne serait t'til pas de donner le coup de grace a l'elevage en france

Ou tu vas chercher des idees pareil hermine, tu es vraiment trop pessimiste!!!

Plus serieusement je me suis fait la meme reflexion, j'aimerais bien savoir la norme nitrate dans les pays de l'est.
Quand on dit que tout est politique aujourd'hui

un aperçu de la production porcine en Roumanie

https://www.youtube.com/watch?v=-tFjHa_UTqA